Le Conseil des ministres de la CEDEAO a entamé mardi à Accra une session extraordinaire de deux jours consacrée à l'examen des plans de contingence suite au retrait officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l'organisation régionale. Cette réunion, qui s'achève ce mercredi 23 avril, a été mandatée par l'Autorité des chefs d'État et de gouvernement pour définir les modalités de séparation avec ces trois pays qui ont formellement quitté la CEDEAO le 29 janvier dernier.
« Bien que les relations puissent être rompues sur le papier, la réalité sur le terrain raconte une autre histoire », a déclaré Samuel Okudzeto Ablakwa, ministre ghanéen des Affaires étrangères, en accueillant les délégués. Il a souligné les liens culturels et économiques profonds qui continuent d'unir les peuples ouest-africains malgré les divisions politiques.
La session se concentre sur cinq domaines critiques identifiés par le Dr Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO : les ajustements juridiques et institutionnels, l'accès au marché et l'intégration économique, la coopération en matière de paix et de sécurité, les programmes de développement sectoriel, ainsi que le développement humain incluant l'éducation et la santé.
L'ambassadeur Yusuf Maitama Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres, a pour sa part appelé à l'unité et à la résilience face à ce départ sans précédent. Tout en reconnaissant la souveraineté des États membres qui se retirent, il a exhorté les pays restants à maintenir le cap sur la vision d'intégration régionale portée par la CEDEAO depuis sa création il y a 50 ans.
Les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) avaient annoncé leur intention de quitter l'organisation régionale en janvier 2024, respectant ainsi le préavis d'un an prévu par le Traité révisé de la CEDEAO de 1993. Cette réunion vise notamment à examiner l'impact de ce retrait sur les programmes en cours, la relocalisation des institutions et la préservation de la libre circulation des personnes et des biens dans la région.